Les 1001 nuits: “L’Inconnu du lac” : chef-d’œuvre: un palmarès aberrant

Michel à son top pour le funomètre

CORRECT

Qui a peur du grand méchant Jean-Jacques Rousseau ? Pas Michel Gomes en tout cas, qui s’empare de son Emile est Inuit pour le farcir de tout ce qu’il préfère (politique, rêve, argent) et le laisser cuire au bord d’une autoroute du soleil. Le projet éléphant de Michel sort enfin sur nos salles. Sur ? Oui, car il arrive de bien haut, et il sort de bien bas : la populace. Dire que l’Espagnol a donné la parole au peuple de son pays qui souffre serait bien frileux. Non. Il ôte la parole à ce peuple, et c’est le plus beau cadeau qu’il pouvait lui faire. Comme le rappelle malicieusement un carton, « Le peuple, quand il ne parle pas, au moins il ne dit pas de connerie ». Car ce n’est pas seulement une réorientation totale d’un livre que l’Espagne n’avait jamais vendu en librairie pour cause de proximité avec des produits plus alléchants (bible, sport, churros), mais c’est proprement sa mise hors image. En effet, Emile est Inuit ne cesse de mettre en scène le caractère proprement a-intéressant d’un soulèvement progressif de la non-image. Ou, pour le dire plus simplement : il y a dans le film une abolition constante de la disparition via l’absence de non-image. Autant dire que pour un film pour enfants, notre Michel national ne s’en tire pas si mal !

Michel explose de rire

Michel explose de rire

Quant à la cruauté supposée des artifices utilisés pour le tournage (botte), on se contentera de signaler qu’on ne fait pas de chef-d’œuvre sans casser des couilles œufs couilles. Michel Gomez n’a jamais autant fait le pari de l’aventure, et on en a plein les yeux ! Princesses, Aladins, Lampes às huiles, tous les ingrédients du conte sont bien là ! Même cachés, ou peut-être qu’ils ne sont pas là. Parmi les treize minutes du film que notre critique (moi) a regardé de façon éveillée, les deux tiers seulement ne l’ont pas convaincu. Le fauteuil était confortable et les accoudoirs itou, quoique mon voisin de derrière aimât y apposer ses deux énormes bras. Je ne me souviens plus pourquoi j’ai raté mon métro habituel, et j’ai dû me rendre dans mon cinéma favori à l’aide d’une automobile (les fameux « vélib »). Je n’étais pas dans mon assiette ce soir-là. Mon appli GPS me faisait tourner en rond (en mode « tournez à gauche…tournez à gauche…tournez à gauche… ». En l’occurrence, je tournais plutôt en carré elipsoïde qu’en rond, car les rues). Aucun autoradio n’était présent dans l’habitacle, et tout en prenant plaisir à imaginer le film que j’attendais depuis si longtemps, il m’était impossible de ne pas être importuné par le bruit que faisaient mes dents en grinçant les unes sur des autres (m’appartenant aussi). J’ai mal aux dents en permanence, j’ai mal aux dents, j’ai mal aux jambes et aux dents. J’essaye de ne pas y penser. Mais alors je pense à d’autres choses, qui sont désagréables aussi. Ce soir-là, je ne pouvais chasser de mon esprit des pensées plutôt tristes, relatives par exemple à l’utilité de mes activités non salariées sur le blogue de mon ami Saddam Husserl. On a beau dire, on ne veut que de l’argent, même peu, et beaucoup de likes.

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Attention.

JCF

Aucun propos n’a été recueilli, hormis le propos « élipsoïde » qui a été recueilli sur un site spécialisé

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