RENCONTRE AVEC MATHéO BABTOU

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M. Babtou en janvier 1913

Vous ne connaissez pas son nom et vous ne connaissez pas ses films. Pourtant, il fera le cinéma de demain. Rencontre avec MATHéO BABTOU, qui nous parle de son métier: le métier de réalisateur.

JCF – Bonjour Météo!

MB – Mathéo. Oui bonjour.

JCF – Alors tout d’abord, qu’est-ce que le métier de réalisateur exactement? Et surtout: pourquoi?

MB – Eh bien, je dirais que le métier de réalisateur consiste avant tout à prendre dans sa poche un pitch ou deux, puis à le malaxer, le pétrir, le mâcher, le digérer jusqu’à produire quelque chose qui est à même d’être appelé “objet filmique” (qui n’a rien à voir avec ce que l’on appelle communément “un film” comme dans la phrase “j’aime les films” ou “ça te dirait un film ce soir?”). Mais la vraie question, la plus intéressante à mon sens, est bien celle du “pourquoi”. Là dessus, ma réponse comportera trois temps. De toute éternité, l’homme a voulu faire d…

JCF (l’interrompt) – Mais comment expliquez-vous le fait que vous n’ayez pour l’instant réalisé aucun film?

MB – Ce n’est pas obligé pour être réalisateur.

JCF (dubitatif) – Ah bon? Je croyais que si quand même.

MB – Non non.

JCF – Ah bon?

MB – Oui. C’est une idée reçue et tenace. Mais tout comme “l’objet filmique” et le “film” n’ont rien à voir, “faire un film” et “faire un film” sont deux choses complètement différentes! Qui ne doivent en aucun cas être confondues.

JCF – Oui bien sûr, ça je savais. Et quel a été votre parcours et/ou/car/donc vos influences?

MB (Babtou ayant répondu à cette question en anglais, nous avons traduit, ndlr) – En tant qu’enfant, j’étais comme, tu sais, “oh mon dieu, je veux faire des films tellement!” Tu sais ce que je signifie. Mais aprèèèès, j’étais comme “oh mon dieu, comment vais-je être sur le point de faire ça???” Et alors j’ai été pensant: “bien, je vais être sur le point de le faire mon propre chemin.” Et c’est comment ça a tout commencé, tu sais.

JCF – Quels sont vos projets du coup?

MB (ricane avec mépris) – Des “projets”? Non, lol, je n’ai pas de “projet” comme vous dites. Hin hin. Demandez à Godard quels sont ses “projets”, vous verrez ce qu’il vous répondra.

(Soudain, l’impensable devient pensé par la force des choses, car nul autre que JEAN-PAUL GODARD entre sur la scène où se déroulait l’interview de Mat Babtou).

JCF et MB (sursautant) – Oh!!!

JPG  –  Bonzour.

JCF – Bonjour monsieur Jean-Paul! On est ravi de vous accueillir chez saddamhusserl.boots, d’autant qu’on parlait de vous!

MB (familier) – Ouaaiis, salut Jean-P’, il me demandait quels étaient mes “projets”, tu le crois? Hin hin.

JPG (froid) – Je ne le “crois” pas. Je le croix. Le jeu crôa. Le creux: joie.

JCF – Donc vous n’avez pas de projet non plus?

JPG – J’ai le projet de votre mort et de celle du cinéma.

MB (tressaillant et extatique) – Il me fait trop délirer ce mec.

(JPG foudroie Matou Babos du regard)

JCF – Bon et sinon pour parler un peu actu, que pensez-vous de l’affaire du burkini?

JPG – C’est très bien.

JCF – C’est très bien le burkini ou l’interdiction du burkini?

JPG – … C’est très bien.

MB – Je suis complètement d’accord avec Godou, comme d’habitude vous me direz. Pour aller plus loin, je dirais ceci: si l’on change six lettres à burkini et qu’on inverse leur ordre, on obtient le mot… Respect. Or je n’en vois pas beaucoup dans cette affaire, du respect. L’autre jour il se trouve que j’étais en vacances sur la plage. J’ai donc écrit le mot RESPECT sur le sable. Eh bien le lendemain, le mot avait disparu… je crois que ça en dit long sur l’état actuel du pays. J’en ai d’ailleurs fait un objet filmique.

JCF – Ah, très bien, pourra-t-on insérer le lien html pour nos lecteurs?

(JPG et MB prennent la fuite en courant. JCF salue une salle vide et sort côté jardin. Noir.)

FIN

P.S.: Merci pour votre attention. Un cadeau attend les plus rapides d’entre vous. Pour cela, répondez à la question en cliquant sur ce lien puis sur « j’aime » (« i love »): https://www.facebook.com/saddamhusserl/?fref=ts