grosse grosse déception

Au début de I, Daniel Blake, un vieil homme se connecte à internet dans un cybercafé. Il se rend sur YouHey et entreprend de se renseigner sur les pratiques des jeunes : CV, militantisme LGBTQ+, tektonik, Alain Juppé… Puis, décidant qu’il est trop vieux, il se plante un clou dans la main gauche et téléphone au SAMU. Sur ces entrefaites, Ken Loach dresse le portrait d’une société en perte de vitesse. Bien malin qui ne l’aura pas reconnue: c’est la société post-Trump. Ses effets se font à peine sentir qu’ils se font déjà sentir, à droite comme à gauche, comme au centre, dans le cas qui nous intéresse.

Donald Trump ? Pas évident. Et pour cause. Le jeune prodige tibétain Xavier Donald s’est fendu l’an dernier d’une diatribe politique, Juste la fin du monde (avec Jean-Pierre Marielle et Béatrice Dalle dans d’autres rôles que les leurs), qui soulignait son engagement pour le partisan républicain récemment ovationné. « Je soutiens toutes les formes d’obscurantisme », avait-il déclaré à l’occasion de la remise de son prix de la mise en scène en Cannes dernier. « Les fachos sont, bien souvent, moins fachos qu’ils en ont l’air. Regardez Jessica Chastain: c’est quelqu’un de très aimable. » On le met au défi de se prendre au mot lui-même.

On cherchera à comprendre une autre fois, car nous n’avons qu’une vie, que nous consacrerons plutôt à nous pencher sur le cas JACK REACHER. Digne, lui aussi, d’un cinéma pudibond et électoral, il projette dans son dernier opus l’ombre d’un couscous mangue-pilosité décevant, mellifère, époustfouflant. Le rapport avec le champion de l’immigration positive crève les yeux de millions de victimes : il est absent.

Quand sortira-t-on de l’erreur ? Car c’est tout, tout, tout un chacun de nous qui a élu Donald Trump, américain ou non, nous sommes tous responsables du succès du meilleur imitateur d’handicapés depuis Louis de Funès. Quel rôle accorder à la critique dans un monde où elle a le pouvoir de faire et défaire les empires ?

SH

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