Skorecki contre Zemeckis: la guerre des « cki »

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l’objet du litige. #litige

Alors, C KI ? lol.

La guerre qui fit rage le temps d’un pod en octobre 1985 resurgit aujourd’hui à l’occasion de la sortie dans deux mois de Star Wars 8. A l’époque, le virulent critique de chez Libération(s) s’opposait au futur réalisateur de Beowulf. Aujourd’hui, pro-, contra- et infra- s’écharpent autour d’une seule question: qui a raison? Skorecki ou Zemeckis? Retour vers le futur est-il un film triple ou nul? La réponse est, vous vous en doutez, parmi ces lignes, que nous décrypterons pour vous dans quelques instants, au top.

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  1. « Retour vers le futur », le film: Clairement l’auteur de ce titre n’a pas bien fait ses devoirs puisqu’il semble sous-entendre qu’il existait, avant le film, un autre produit dont ce « Retour vers le futur » serait l’adaptation sous forme de film, ce qui en ferait le « film » de l’objet pré-existant « Retour vers le futur ». Or la seule chose dont Retour vers le futur est « l’adaptation » est son scénario, on ne peut donc pas à proprement parler d’adaptation. Verdict: 1 point pour Zemeckis.
  2. « Production: Spielberg. Réalisation: Zemeckis. Résultat: nul. » Derrière ce compliment inattendu fait à Spielberg (qui équilibre la balance de la qualité, sinon le score serait de moins 2), inattendu car l’amour de Jean-Louis Skorecki pour E.T.A. et Rencontre du troisième individu est inconvenant, se cache une pointe acérée contre Zemeckis qui est « cassé », pour citer Levinas. Verdict: 1 point pour Skorecki.
  3. « Un mauvais film renseigne » gna gna gna gna… « consternants navets » gna gna… (Skorecki: 1 point)… « lire les systèmes de valeur »… ok… AH
  4. « Sacralisation définitive du teenager ». Bon. C’est faux. Un point pour Zemeckis. Doc, l’ami de Marty, est vieux. Or il est sacralisé aussi puisqu’il est l’équivalent de Dieu et/ou d’Einstein. Donc sacralisation du teenager, mais sacralisation du vieux croulant aussi. Et sacralisation de la mère, sous forme de teen certes, mais non moins mère. Sacralisation du teenager, du vieux pisseux et de la MILF. Skorecki manque de précision ici.
  5. « Le bon vieux réalisme ». C’est vrai. Un point pour Skorecki. Cela nous rappelle notre professeur d’hindi au CE2 qui boycottait l’art parce que ce n’était pas la réalité. Quelques années après (et suite à quelques plaintes de parents) il s’est assoupli, il a accepté de porter des vêtements, à condition qu’ils ressemblent à ses poils.
  6. « Le rock and roll et la science-fiction » sont-ils vraiment les deux seuls moteurs du rêve en crise économique? C’est oublier la pornographie, les films de gladiateurs et les vidéos de gens qui vomissent. Un point pour Zemeckis.
  7. Tout le passage sur le teenager capable de théoriser sa jeunesse parce que tout a été filmé: c’est aller un peu vite en besogne. 1985 n’est pas 2015, ni une fraise. Skorecki se trompe d’époque, et ce de deux manières. Soit il oublie que les jeunes ont pu voir des images d’eux-mêmes et ce dès leur naissance à partir du VIIIe siècle avant Jésus-Christ, date d’invention du dessin. Soit il anticipe sur l’existence de Facebook, qui permet littéralement aux jeunes d’avoir accès à des images d’eux-mêmes et ce dès leur naissance. Un point pour Zemeckis.
  8. « A partir de là, le scénario s’écrit tout seul ». Un point pour Skorecki, qui assène uppercut sur uppercut dans les parties fines des scénaristes de Retour vers le Futur, qui se sont clairement donné moins de mal que Jean Racine quand il rédigea la préface de Cromwell.
  9. « Belle idée » (un enfant veut coucher avec sa mère suite à un voyage dans le temps): ici, Skorecki donne de lui-même un point à son adversaire. On lui dit merci.
  10. « Faire reculer le plus loin possible le spectre de l’inceste ». D’abord, un point pour Zemeckis. Ensuite, si le film avait voulu faire reculer le plus loin possible le spectre de l’inceste, le film n’en aurait pas parlé du tout. Là, le spectre de l’inceste aurait été le plus loin possible. Là, le spectre de l’inceste est au cœur d’une automobile dans laquelle un enfant fait mine de violer sa mère dans le but d’attirer à lui son père et de susciter en lui une montée d’hormone salutaire lui permettant d’assermenter les ovaires de ladite génitrice future. Mais peut-être pour Môssieur Skorecki eût-il fallu un gros plan sur le doigt du fils dans le troufignon de la mère pour que le spectre de l’inceste ne fût pas taxé de s’être éloigné du champ de l’image autant qu’il le pouvait.
  11. « Ramassis d’images ». Un point pour Skorecki, qui assène un vigoureux coup de coude à la colonne vertébrale de Zemeckis. Un ramassis est en effet un objet de non-qualité.
  12. « Inoffensif ». Il est vrai que Retour vers le Futur n’est pas un film qui mord, à l’inverse d’un film de Michael Haneke, Moore, Jackson ou Wehrasettakul. Un point pour Skorecki.
  13. « Manque de tempo absolu ». Pourquoi absolu? Ce n’est pas gentil. Zemeckis souffre peut-être d’un manque de tempo, mais celui-ci n’est pas absolu, puisque relativement au manque de tempo d’un paraplégique endormi, par exemple, il a le sens du tempo. « Manque de tempo relatif » eût été plus honnête, quoique Skorecki eût dû par là se passer d’une hyperbole. Résultat: un point pour Zemeckis.
  14. « Sa conception hystérique de la mise en scène ». Un point pour Zemeckis, qui n’a pas de vagin sur lui.
  15. Enfin, Zemeckis serait « le prétendant idéal du Tavernier américain ». C’est vrai. Un point pour Skorecki.

Total: ZEMECKIS totalise HUIT POINTS.

SKORECKI totalise SEPT POINTS.

Le film de ZEMECKIS est donc plus réussi que la critique de SKORECKI. De peu, mais c’est comme ça. Allez, on se sert la main.

A plus dans le bus,

Cordialement,

SH

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VOUS NE DEVINEREZ JAMAIS CE QUE DOC ET MARTY ONT PENSÉ DU DERNIER CLIP DE SELENA GOMEZ

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The Walk, de Robert Zemeckis (version pdf)

 Si Robert Zemeckis dit vrai, Doc, Marty et Elizabeth Shue, héros de Retour vers le Futur 3 (mais aussi Retour vers le Futur 2 et 1, entre autres) devraient arriver dans le monde réel demain, 21 octobre 2015, à 16h37.

C’est avec une grande fébrilité que les fans les plus humides ont ainsi oublié la frontière qui sépare le cinéma et la vraie vie. Et oui, bande de petits merdouillards, la vie c’est pas du cinéma, et demain il ne se passera rien sur la Grand Place du village, sinon Marien le socialiste qui se prendra un râteau par Simoulina la boulangère, tentant sa chance en vain au moment T où la foudre frappera l’aiguille mal érigée.

Dieu n’existe pas, le Père Noël, François Hollande, Peter Klarsfeld et le mot « ritoubez » non plus et demain, Doc, Marty et Elizabeth Shue resteront l’apanage des données numériques qu’ils sont devenus quand on a numérisé la saga en Blu-Ray pour que Robert Zemeckis puisse se faire encore plus d’argent, et ainsi contribuer à l’enrichissement des pires proxénètes de Bogota, à l’instar de George Lukas, Jafar Panahi et Grégory Lemarchal.

C’est pourquoi nous avons rencontré Doc et Marty ce soir, en avant-première, et leur avons demandé ce qu’ils pensaient de 2015. 

N’étant pas réels, ils ont refusé de nous répondre.

Voici cependant les quelques points sur lesquels Retour vers le Futur 15 a vu juste, ceux sur lesquels il a vu faux, ceux sur lesquels il a vu ni juste ni faux, plus quelques remarques aléatoires sur des sujets plus ou moins en relation avec ce qui nous intéresse.

1.En effet, Michael J.Fox est devenu vieux.

1bis. Non, Megan Fox n’est pas sa grand-mère.

1ter. En revanche, Doc Brown est bien le père de Mel B des Spice Girls.

1terbis. Elizabeth Shue était vraiment très bien dans L’Homme sans ombre de Boris Mocky.

2.Le dernier clip de Selena Gomez aussi il est trop bien.

3.Les paroles sont super cul!!!!!! « Je peux te faire ceci », « je peux te faire cela », « je vais te faire un truc » -Marylin Monroe peut aller se recoucher.

4.Ou se relever, puisque l’érotisme de Selena Gomez tient notamment au fait qu’elle est couchée pendant ce clip (sauf pendant sa douche, qu’elle prend notamment debout)

5.Le moment où elle se roule par terre alors qu’elle vient de se laver les cheveux est d’ailleurs particulièrement subversif.

6.Bon elle fait un peu jeune mais en vrai elle aura bientôt 35 ans (en 2027)

7.Il est transparent ce t-shirt non? Non? Allez Marty avoue

Avoue que c’est mieux qu’un hoverboard tout pourri

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SH

P.S.Nous existons. La preuve en images: https://www.facebook.com/saddamhusserl?fref=ts

4e FIFIB INTERNATIONAL DU FILM INDEPENDANT DE BORDEAUX: LE PALMARES en avant-première

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Daniel Auteuil et Bernard Murat présentaient la soirée Nicoletta au cinéma UGC TOULON de Bordeaux

C’est une semaine fort douce et agréable que nous aurons passée sous les meilleurs hospices des nuages bordelais. Nous ne faisons pas référence ici aux nuages de lait qu’on nous aura proposé d’ajouter à nos verres de vin rouge, mais bien à l’amabilité du personnel recevant, que cela aille du sommet de l’organigramme (président, jury, Valéria Grolino) à la base de l’organigramme (passants, pigeons, sièges en plastique). Sujets et objets se seront avancés main dans la main en ce mois d’octobre rubigineux pour nous offrir une semaine d’étourdissement cinématographique des plus (ré)jouissantes. Rencontre.

Bordeaux se situe actuellement à l’estuaire de la Loire, dans le Languedoc-Roussillon. Invités par l’attaché de presse Kirsten Stewart (la vraie!), nous avons gracieusement accepté de nous rendre à un festival qui, sans cet acte de donation, nous serait passé bien au-delà des narines. C’est donc poliment que nous avons dit le mot « bonjour » à de multiples réalisateurs, actrices, mais aussi acteurs et bénévoles qui nous auront fait le plaisir de nous signifier à l’aide d’un signe de tête, d’un geste plus prononcé (claquement de doigt) ou d’un verbe qu’ils avaient remarqué que nous les saluiions.

Sans plus attendre cependant, nous vous révélons ici le palmarès de cette édition de malade à laquelle Ramada aura remédié, en la personne de Valeria Grolino, connue pour son rôle d’interlocutrice dans Hot Shots 2

  • Grand Prix FIPRESCI de la Meilleure Rétrospective: Arnaud Desplechin, pour sa rétrospective consacrée à Arnaud Desplechin. (4000€ en bons d’achats KODAK + 5 tonnes d’endives).
  • Prix de l’organisation du festival: ex-aequo, Kee-Yoon Kim, Pauline Reiffers et Johanna Caraire, pour leur organisation du 3e FIFIB INTERNATIONAL DU FILM INDEPENDANT DE BORDEAUX en 2014.
  • Prix du prénom « Hubert »: Hubert VIEL (2000€ + une semaine de spa offerte à la personne de son choix, hors lui)
  • Prix Céline Sciamma: Céline Sciamma. (Aucun € + rien) [NB: la remise du prix de la réalisatrice à elle-même sera, pourquoi pas, sujet à controverse dans les mois à venir; il faudra revenir dessus].
  • Prix Thomas Salvador de l’humidité: Les Amants du Pont-Neuf, d’Anita Eckmull
  • Prix du Prix: Rémi Bigot (un million d’€ + son poids en polystyrène)
  • Prix Nathan Reneaud: Steven Spielberg (450 000€, prix annulé suite à l’absence du récipiendaire)
  • Médaille du souvenir: Corneliu Porumboiu, pour l’ensemble de son oeuvre.

Et maintenant les choses sérieuses:

  • Grand Prix: NAHID de Ida PANAHANDEH
  • Moyen Prix: A PEINE J’OUVRE LES YEUX, de Leila BOUZID
  • Petit Prix: CE SENTIMENT DE L’ETE, de Mickaël HERS
  • Prix Nul: PAULINA, de Santiago MITRE (sic)

A titre personnel, et ayant attentivement examiné ces œuvres d’un œil vif, nous avons songé que le portrait de femme de PAULINA aurait mérité un peu plus. Plus de quoi? Difficile à dire. Plus de plus, disons. Moins de moins. Qu’il est difficile d’émettre un jugement critique à l’ère d’Internet! Nous y reviendrons. En attendant, une reconnaissance aussi mitigée n’augure rien de bon pour l’avenir de la saga de Mitre consacrée aux prénoms qui commencent par un « P ».

NAHID nous a semblé intéressant, sans plus ni sans moins; mais nous respectons l’opinion d’un jury comme celle d’un juriste.

CE SENTIMENT DE L’ÉTÉ nous a choqués durablement et pour ce faire, nous n’y reviendrons pas.

Leila BOUZID étant une amie proche, nous ne nous prononcerons pas sur sa production! Nous dirons simplement que son film, sobre et percutant, nous a heurtés de façon non-saoule.

C’est ainsi avec un plaisir non-dissimulé que nous reviendrons avec plaisir au 4e FIFIB INTERNATIONAL DU FILM INDEPENDANT DE BORDEAUX, dès lors que l’occasion s’en présentera.

Encore merci à Valéria GROLINO pour sa prestation vocale à l’aide de multiples microphones qui étaient à la hauteur de son plumage, de même que ses habits,

Bravo surtout aux décorateurs décédés du cinéma L’UTOPIA,

RIP,

Cordialement,

SH

P.S.: C’était notre premier festival (Cannes tenant plus de la partouze dans un pédiluve): merci d’être indulgent(s)(e) en likant ce like (notre page facebook): https://www.facebook.com/saddamhusserl?fref=ts

et des bises à Nicolas & Bruno, qui sont les réalisateurs non-mutins de L’homme aux deux hommes ou un truc comme ça 🙂

LES DEUX AMIS est-il la suite inavouée de JAPPELOUP?

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cédric klapisch reviens (lénine aussi)

Cette semaine, ou la semaine dernière, je ne sais plus, est sorti Les Deux Amis (La Du Amikoj), de Louis Garrel, à la fois origin story et apocalyptique pataquès (aux sens étymologiques de ces deux termes, bien-sûr). L’histoire est celle de Martin (Louis Garrel), ami de Freida Pinto (Vincent Macaigne), chacun étant amoureux de la même viande (Gloshifted Paradjanov). Dans de nombreuses scènes du film, les tropagonistes font l’amitié, c’est-à-dire qu’ils ne baisent pas. Nous sommes donc amenés à nous poser cette question de bonne foi: Les Deux Amis est-il une suite officieuse à Jappeloup, de Chantal Akerman (individu non-vif)?

Revenons sur le mouton. Jappeloup fait le récit d’un cheval sur lequel montent des gens. Il court, il bondit. Quel récit fait toutefois Les Deux Amis, si ce n’est rigoureusement le même, à quelques nuances près? Glashiftod Paradjani incarne en effet une femme sur laquelle monte le poids du monde, à l’instar de Marina Vatch, non, Foïs, non, Hands, non Feet, non, Knees and Toes, Knees and Toes. Elle est ensuite poursuivie dans un train, scène éminemment tirée de Star Trek, de Johnny Scott. Mais Vincent Macaigne n’est pas Denzel Washington, n’en déplaise à ses joues gonflées. On en profite pour soulever une question subsidiaire:

QUESTION SUBSIDIAIRE: Vincent Macaigne imite-t-il bien le poisson-boule-de-petits-picots-chelou?

RÉPONSE SUBSIDIAIRE: Il se débrouille, mais ça n’apporte rien à l’histoire.

Comme dans Prometheus, le scénario est ici parfois brouillon, et l’alien pas assez présent tout au long du film. A la place, on observe effectivement des gens courir, voire bondir (au moins implicitement), comme dans un film consacré au cheval de votre choix… c’est-à-dire Jappeloup.

CQFD? Philippe Garrel, contacté par fax à ce sujet, aurait refusé de répondre, ce qui vaut bien un long silence. Un silence fidèle au film, qui lui non plus ne parle pas quand on lui adresse la parole, étant une oeuvre d’art projetée sur du plexiglas et non un droguiste bien élevé.

SH

P.S.Nous sommes également critique de cinéma. Notre page est ici, il est utile de liker (via un clic notamment): https://www.facebook.com/saddamhusserl?fref=ts