GHOST IN THE SHELL: une belle coquille vide

Ghost_in_the_Shell

pardon pour la pixelisation

En anglais, « Shell » veut dire « coquille »: de cette équivalence linguistique, Rupert Sanders s’empare comme d’un petit fusil. Mais en cherchant à viser plus haut que ce que son petit tonton Hey lui a permis, sa mire se perd et il touche une étoile: Scarlett Johansson. Blessée, elle porte une plainte douloureuse et élégiaque, mais qui peine à atteindre/attendrir les pieds de son public.

Cette étoile touchée, constituée de plusieurs couches de sémiotique, apparaît en effet d’abord comme une paire d’avant-bras révoltants et sympathiques, avant de se munir d’une personnalité intrinsèque qui lui est propre, sur laquelle nous ne manquerons pas de revenir. « Avant-bras », en anglais, ne se dit pourtant pas « shell » (sinon le logo de la célèbre station-service serait beaucoup moins intéressant!): or c’est de cette non-équivalence linguistique que participe l’échec cuisant du dernier Rupert Sanders – auteur s’il en est de plus de 82 petites niches en bois de santal.

Basé sur un matériau comique des années 1995, le réalisateur franco-américain d’origine suisso-serbe ne propose finalement pas grand chose de plus qu’un grand plat garni de fournitures peu digestes : un poisson rouge ici, un bonhomme là, deux trois automobiles… Rien qu’on n’ait pas déjà vu quelque part au moins deux fois.

Or le Cinéma, tel que l’avait reconfiguré le manga-comic de Matamoro Onishii* (*les prénoms ont été modifiés) il y a 8 ans, laissait espérer une oeuvre à la fois sublime et bonaldique, extra-tertullienne quoiqu’en moins large (car le large est l’ennemi du verbe): fi –> nul potiron, pas plus de gouaille que de matière ferrugineuse (vraiment dommage) : Ghost in the Shell est au cinéma ce qu’une boîte en carton est à des petits biscuits suite à leur consommation par quelqu’un de bête : un emballage vide et plus vain que jamais – comme trahi.

Or comme son titre l’indique, Ghost in the Shell a conscience de sa nullité. Il prévient son spectateur : en effet, l’introduction d’un fantôme dans une coquille (d’escargot, de coquillage, de chiottes…) n’aboutit jamais qu’à l’existence d’un petit objet vide et fragile, un fantôme étant – par définition, cf. Berthe Lavoignat – immatériel.

Alors, oui, ok, CERTES, le cinéma est un art de l’immatérialité (on ne peut pas toucher l’écran sous peine d’être réprimandé par le service de sécurité du pultimlexe de son choix). Mais on était en droit quand même de réclamer, de la part du réalisateur de son excellence Pocahontas 7 : niquer des fous, sorti en 2008/9, quelque chose de plus – non pas plastifié – mais – osons lâcher le mot – de plus – atchoum – pardon – de plus… ah tant pis.

Bonjour, au fait

SH

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