Review: le Cinémathèquegate
Dur dur.
Vous connaissez cette jeune femme. Vous l’avez déjà vue. Elle est Annie Karin Viard. Elle est Andreï Lioubov. Elle est D.A.R.Y.L., le petit garçon par excellence. Elle est Tom Hanks. Elle est, surtout, l’une des esclaves de la Cinémathèque Française de Paris, ayant eu accès il y a quelques semaines à une caméra et à une connexion internet, chose totalement impensable selon les termes d’un contrat que Saddam Husserl a rédigé à l’époque où nous travaillions comme huissiers:
Art.8. Alinéa 8. Le prestataire ci-joint accepte de renoncer à son droit à la propriété et au bien-être.
Autant dire que son « coming out » nous a surpris. D’abord, parce que les exploités ne sont pas censés prendre la parole: ce faisant, ils perdent en effet leurs avantages d’exploités, notamment celui d’être pitoyables. En s’arrogeant le droit à la dignité, cette jeune femme récuse les termes d’un contrat dûment signé dans le petit train de la mine de Disneyland en juillet 2008.
Que dire d’individus qui, sous couvert d’être opprimés, ont en fait le droit à la parole? De ces gens qui usurpent, en se révoltant, la condition d’esclaves qu’ils ne méritent plus?
Hier, Frédéric Bonnaud, fils biologique de Serge Toubiana, nous a en effet décrit la constitution anatomique d’un canard (et en particulier le cloaque, qui lui sert à excrémer). Lui faisant remarquer que sa description ne correspondait en rien au contexte énonciatif qui avait été mis en place par notre amitié, il nous a répondu notamment qu’il ne souhaitait en rien participer au branle-bas de combiche qui s’était écoulé, façon semoule, sur le bâtiment qu’il occupe de toute son aura symbolique depuis le départ louvoyant de son géniteur.
Mais soyons honnêtes à sa place. Oui, Annie Karin Viard a été maltraitée. Non, ce n’est pas normal. Mais oui, c’est normal. Voici en effet l’extrait du contrat de vie signé à sa naissance par le sceau indélibrubre de son ombilic fraîchement détaché de son ventre:
Art 9. Alinéa 9. Toute personne admirant la cinémathèque ne sera pas choyée.
Ce faisant, Frédéric Bonnaud pourrait, s’il n’avait pas une tête à s’appeler Clémentine, en appeler à de nombreux avocats et remporter plus d’un euro symbolique de dédommagement (30, voire 125€ symboliques).
Si nous devions donner un conseil à Annie Karin Viard, ce serait celui-là. […] Comme nous ne le devons pas, nous le donnerons pas. Mais soyons clairs. […]
Ainsi, puisque la cinémathèque est une institution générant plus de 538€ par an grâce à une communication attractive et attractante (cf. visage d’Annie), puisque le positionnement politique ne saurait être le fondement légitime à toute forme de jugement des individus, et puisque Serge Toubiana a fait amende honorable, via son pseudonyme, en invitant Anna à le rejoindre dans son caisson (lien ici, sous le verbe METTRE), nous nous associons aux bonnes mœurs pour mettre fin à cette kabbale sociale de mauvais aloi, et réclamons d’emblée l’abolition ET de l’esclavage consenti ET de la présence d’hôtes d’accueil à la cinémathèque, ceci n’étant pas utile dans un monde post-économique où tout est gratuit et où nous sommes tous des intellectuels suffisamment ratifiés pour nous rendre dans une salle de cinéma souterraine sans payer.
SH
P.S.Il est parfois possible de liker notre page. Pour voir si c’est le cas ce soir, cliquez ici: https://www.facebook.com/saddamhusserl/?fref=ts