Suite de nos critiques cannoises.
Baccalaureat
« t’as mis quoi à la question B? »
Le film coup de poing de la sélection. Entièrement filmé en temps réel par une GoPro en POV shot, Cristian Mungiu nous plonge dans la peau d’un surveillant au cours de l’épreuve de géographie des séries L et ES. La scène de la calculatrice risque d’en faire trembler plus d’un! Mi-bémol: on a quand même un peu piqué du nez pendant le tiers-temps. Et on se demande encore s’il était bien utile de recruter Vincent Lindon dans le rôle d’un surveillant dont on ne verra finalement que les mains…
La Fille inconnue
making of
Pendant longtemps, le titre de travail du dernier Dardenne était: La nuque d’un personnage socialement défavorisé. Le titre finalement retenu a de quoi faire sourire, quand on sait que la fille inconnue en question est interprétée par une animatronique aux traits de Liz Taylor. En dehors de ce fun fact, on n’a pas pensé grand-chose du film.
The Neon Demon
OMG!!!
Le grand retour du suédois BMW en compétition. Waouh. C’est pop, c’est pep’s, ça parle de lumière électrique et colorée et de vengeance dans le milieu ultra-branché du mannequinat… en un mot: c’est over-contemporain (rappel: nous sommes en 1997). Nous nous inclinons, et nous offrons à SPG un autocollant saddamhusserl pour garnir son veston.
The Salesman
« de grandes responsabilités… »
Et il faut commencer ici par un coup de gueule. M. Frémaux, combien de temps devra-t-on subir ces ajouts de dernière minute dans la sélection cannoise? Nos magazines sont prêts à être imprimés (p.a.e.i., ndlr), nos tops sont rédigés et mis en page par les meilleurs graphistes, et voici que tout est à recommencer, simplement parce qu’un élève a rendu sa copie en retard? C’est comme si on faisait la queue depuis 30 minutes à la caisse du supermarché, les bras chargés de commissions, et qu’au moment de payer on recevait un texto signé Titi nous disant: « Oups tu peux prendre du sopalin aussi stp? dsl 😉 « . Oui Titi, on peut prendre du sopalin… mais c’est la dernière fois! Au demeurant, The Salesman nous a surpris: ce film de l’Iranien Farhadi (« petit vélo ») sort un héros Marvel assez méconnu (l’homme-sale) de son contexte hollywoodien, s’interrogeant sur sa capacité à pourrir tout ce qu’il touche. Véritable fardeau, ce super-pouvoir permet pourtant à Sale-man de créer une toute nouvelle technique de compost des matières plastiques, ce qui lui vaut un beau succès auprès de ses camarades de la commission éco/hygiène. On se serait passé de la litanie « un grand pouvoir, c’est avant tout une grande éco-responsabilité », mais pour son bel effort, nous gratifions tout de même Farhadi de l’adjectif suivant: flûté.
Toni Erdmann
palme de pourpre
La bonne surprise du chef, et deuxième film de super-héros de la compète. Toni est d’aspect rouge (sa peau est sensible) et dyslexique. Autant dire que son enfance n’est pas rose (elle est marron). Mais arrivé à l’âge adulte, Toni se persuade que ses handicaps sont des forces cachées, et devient Erdmann (Red-man), un super-héros attachant qui propose de mettre ses super-pouvoirs au service de qui veut. Réflexion méta sur la crise du cinéma à grand spectacle via le chômage des héros modernes (Erdmann ne trouve en effet aucun emploi), cette pépite blablabla.
L’heure tourne et la liste est encore longue. La rédaction a donc décidé à l’unanimité de compléter cet article à l’aide de la signalétique d’usage.
Mal de pierres
Paterson
Loving
American Honey
J-CF
N.B.: Si vous êtes journaliste et que vous souhaitez utiliser ces critiques dans vos propres publications, merci de contacter le service commercial (rubrique « contact »).
P.S.: Si t’es fier d’être parisien, tape dans tes mains et clique: https://www.facebook.com/saddamhusserl/?fref=ts
saddamhusserl 