Notre soutien à Vincent M. malgré Thomas Langman

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oh dis donc, peux-tu voir

Avant-hier Vincent M., critique au Nouv.Observateur, a brutalement et subitement été pris à parti par Thomas Langman, ancien ministre de l’éducation nationale sous Jacques Chirac, ancien actuel directeur de l’institut du Monde Arabisant et ancien producteur des excellents derniers volets de la saga Astérix&Obélix. Choqué par l’opinion renversante de notre collègue au sujet de son opus magna, Un moment d’égarement (réalisé par la dépouille de Claude Chabrol), le jeune homme (71 ans en 2042) s’est fendu d’une diatribe sanguinolente sur sa page public Facebook (site de transfert d’informations gratuit).

Que les choses soient claires. Nous ne soutenons nullement cet acte lâche, indigne du lapin que consomme occasionnellement le fils de Jacques Berri. Nous soutenons notre collègue car son texte, imputrescible, restera longtemps dans les anales de la production française, qui devra bien s’habituer à cette présence étrangère, car elle est là pour y camper.

D’abord, il est choquant que Thomas Langman, représentant de la langue (comme son nom l’indique) française (comme son nom ne l’indique pas, ou guère), à la manière d’un Du Bellay ou d’un Jacques Fieschi, ait écrit sa diatribe sans le moindre signe de ponctuation. Dans son Introduction à l’analyse des fous, Patrice Freud explique en effet que l’absence de ponctuation traduit une destructuration de la structure mentale liée notamment à l’absence de sous-vêtements et/ou de grands-parents bodybuildés.

Surtout, reprocher à un critique de n’être pas l’auteur d’une oeuvre d’art est idiot, de même que l’acte de lui signifier qu’il est un petit rongeur (ce qui est noble). Le critique ne construit rien, il déambule. Comme le bigorneau, il insulte les maçons quand ils s’habillent mal, ce qui ne l’empêche pas d’être multipode et, en tant que tel, libre de droits.

On connaît le goût de Thomas Langman pour les chewing-gums et les rhinites. Soit. Mais nous nous battrons pour le lui faire savoir, fût-ce au prix d’un duel mortel au pistolet à billes sur le boulevard St Germain, au pied de la statue de Danton que nous maculerons de notre verve suite à une défaite 8/4 8/4 6/0 9/14.

Avant de décéder, nous ferons savoir à Thomas Langman que, pas plus que Vincent M., son oeuvre n’a changé quoi que ce soit à la famine au Canada, ni contribué à réduire la quantité de souffrance dont s’acquitte quotidiennement la Terre. Mais l’oeuvre de Vincent M., elle, restera à jamais gravée dans nos os et dans nos cœurs, à même la peau, tandis que l’oeuvre de Thomas Langman – nonobstant tout-à-fait la qualité insistante de sa saga Astérix&Obélix – s’évaporera de nos trachées artères avec la vitesse d’une flatulence contenue pour ne pas gâcher nos chances de conclure avec Lola Le Lann croisée par hasard dans le bus 96.

Je Suis Vincent

Saddam

P.S. Tout cela est beau mais pensez bien à passer accroître la popularité de notre site d’informations gratuit en accordant un like supplémentaire à cette page de pub, puis en invitant l’intégralité de vos contacts à en faire de même: https://www.facebook.com/saddamhusserl?fref=ts.

N.B. Afin d’envoyer un message fort à Thomas Langman et l’inciter à présenter ses plus plates excuses à son tortionnaire en lui versant notamment une pension d’un million d’euros par an jusqu’à la fin de sa vie, nous vous invitons à boycotter l’intégralité de ses films, c’est-à-dire à prendre votre place à la borne puis à la déchirer en criant dans le hall du cinéma et/ou en vous asseyant au premier rang avec un bandeau noir sur les yeux jusqu’au générique de fin. Postez vos selfies sur https://www.facebook.com/saddamhusserl?fref=ts, nous les ferons suivre au principal intéressé, qui est notre cousine.

UNFRIENDED: LA CRITIQUE DE GNAFRON, 7 ANS

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Gnafron

J’ai été un peu traumatisé par ce film. Ce sont des jeunes qui vont sur Internet et puis qui meurent. C’est bizarre. D’abord, je ne regarde pas trop de films d’horreur car je suis un enfant. Mes parents préfèrent que je regarde des films de super-héros et des dessins animés. Ça, j’aime bien! Docteur Peluche, c’est rigolo. Mais je n’avais jamais vu de film d’horreur. Je pense que je vais mal dormir ce soir! D’ailleurs, j’ai les mains qui tremblent depuis tout à l’heure. Est-ce que vous pourriez me faire un câlin s’il-vous-plaît? Ou me donner un mouchoir? S’il-vous-plaît? Non? Non, je n’ai pas très bien compris le principe du film car je n’ai pas l’âge d’aller sur Internet tout seul. Je n’ai pas très bien compris la scène où des monsieurs montrent leur zizi. J’ai fermé les yeux quand les filles se déshabillent au début. Après, j’ai essayé de sortir de la salle mais les portes étaient verrouillées. C’est une expérience un peu choquante pour moi. S’il-vous-plaît laissez-moi partir maintenant.

Unfriended, de Levan Gabriadze

Horreur

Distribution: Bazelevs Production

Durée: 1h23

Sortie: le 24 juin

Interdit aux moins de 12 ans

Page facebook: https://www.facebook.com/saddamhusserl?fref=ts

Les 1001 nuits: “L’Inconnu du lac” : chef-d’œuvre: un palmarès aberrant

Michel à son top pour le funomètre

CORRECT

Qui a peur du grand méchant Jean-Jacques Rousseau ? Pas Michel Gomes en tout cas, qui s’empare de son Emile est Inuit pour le farcir de tout ce qu’il préfère (politique, rêve, argent) et le laisser cuire au bord d’une autoroute du soleil. Le projet éléphant de Michel sort enfin sur nos salles. Sur ? Oui, car il arrive de bien haut, et il sort de bien bas : la populace. Dire que l’Espagnol a donné la parole au peuple de son pays qui souffre serait bien frileux. Non. Il ôte la parole à ce peuple, et c’est le plus beau cadeau qu’il pouvait lui faire. Comme le rappelle malicieusement un carton, « Le peuple, quand il ne parle pas, au moins il ne dit pas de connerie ». Car ce n’est pas seulement une réorientation totale d’un livre que l’Espagne n’avait jamais vendu en librairie pour cause de proximité avec des produits plus alléchants (bible, sport, churros), mais c’est proprement sa mise hors image. En effet, Emile est Inuit ne cesse de mettre en scène le caractère proprement a-intéressant d’un soulèvement progressif de la non-image. Ou, pour le dire plus simplement : il y a dans le film une abolition constante de la disparition via l’absence de non-image. Autant dire que pour un film pour enfants, notre Michel national ne s’en tire pas si mal !

Michel explose de rire

Michel explose de rire

Quant à la cruauté supposée des artifices utilisés pour le tournage (botte), on se contentera de signaler qu’on ne fait pas de chef-d’œuvre sans casser des couilles œufs couilles. Michel Gomez n’a jamais autant fait le pari de l’aventure, et on en a plein les yeux ! Princesses, Aladins, Lampes às huiles, tous les ingrédients du conte sont bien là ! Même cachés, ou peut-être qu’ils ne sont pas là. Parmi les treize minutes du film que notre critique (moi) a regardé de façon éveillée, les deux tiers seulement ne l’ont pas convaincu. Le fauteuil était confortable et les accoudoirs itou, quoique mon voisin de derrière aimât y apposer ses deux énormes bras. Je ne me souviens plus pourquoi j’ai raté mon métro habituel, et j’ai dû me rendre dans mon cinéma favori à l’aide d’une automobile (les fameux « vélib »). Je n’étais pas dans mon assiette ce soir-là. Mon appli GPS me faisait tourner en rond (en mode « tournez à gauche…tournez à gauche…tournez à gauche… ». En l’occurrence, je tournais plutôt en carré elipsoïde qu’en rond, car les rues). Aucun autoradio n’était présent dans l’habitacle, et tout en prenant plaisir à imaginer le film que j’attendais depuis si longtemps, il m’était impossible de ne pas être importuné par le bruit que faisaient mes dents en grinçant les unes sur des autres (m’appartenant aussi). J’ai mal aux dents en permanence, j’ai mal aux dents, j’ai mal aux jambes et aux dents. J’essaye de ne pas y penser. Mais alors je pense à d’autres choses, qui sont désagréables aussi. Ce soir-là, je ne pouvais chasser de mon esprit des pensées plutôt tristes, relatives par exemple à l’utilité de mes activités non salariées sur le blogue de mon ami Saddam Husserl. On a beau dire, on ne veut que de l’argent, même peu, et beaucoup de likes.

Rendez-vous sur cette page pour liker notre page ?

Attention.

JCF

Aucun propos n’a été recueilli, hormis le propos « élipsoïde » qui a été recueilli sur un site spécialisé

UN MOMENT D’EGAREMENT: KHALED EN MIEUX

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De gauche à droite: Lisa Azuelos, Pascal Richet, François Cluzet, Mériadoc Brandebouc

Un moment d’égarement, de Frontispice Merleau-Ponty, co-réalisé par Philippe Garrel et deux singes, suit la boutade intergénérique de cinq vieux dans le sud du Loiret, accompagnés de trente-deux blogueuses vierges vice-championnes de saut à la baguette de pain aux JO de Nagano en 1792. De ce pitch pour le moins inattendu, Frontispice MP nous propose un film réjuvénatoire, jouissable, contentement et fuir la France, dans lequel les acteurs s’en donnent à cœur joie tandis que les actrices pédalent hors-champ pour générer l’électricité nécessaire à l’alimentation de la caméra (ce qui explique notamment que leurs noms n’apparaissent pas sur l’affiche, n’en déplaisent aux féministes de renom qui ne trouvent rien de mieux à faire que de s’exclamer HIGO à l’heure du petit-déjeuner).

Pétrarque et Foutral (respectivement Pascale Clark et Adel des 2 Be 3) emmènent leur fille au mois de juillet. Vêtus de matières synthétiques (l’époque se passe hors-préhistoire), les personnages déambulent de façon bipède en s’exprimant à l’aide de sons jaillis de leur gorge comme de l’eau d’un pistolet à eau manipulé par un enfant bête (peut-être Jean Douchable). Suite à leurs déplacements agrémentés de phonèmes chargés de sens, ils s’interpénètrent (notamment l’un des personnages avec un autre de sexe inverse). Cette interpénétration ne va pas, comme on l’imagine, sans un certain nombre de complications d’ordre socio-culturelles héritées du mitterandisme, qui poussent François Cluzet (dont le caméo dure un peu trop longtemps, 4h12) à révéler la transsexualité de ses deux parents et son interrogation quant à la qualité de ses bras.

Que Vincent Cassel, qui est la sœur de Benjamin Castaldi, observe la poitrine d’une femme, c’est une chose. Qu’il s’en serve pour éviter d’être aspiré au centre de la Terre par la force de la gravité – et ce en dépit de la protection que représente la croûte terrestre – en est une autre. Qu’il plonge dans l’eau, muni d’un aspirateur à piles, dans l’espoir de pêcher la moule en activant ledit aspirateur, en est encore une autre (sans parler des prises collatérales: écrevisse, vache, pelles à gâteaux). Qu’il effectue une galipette dans des escaliers en criant « BISON BISON BISON BISON » en est – les haters vont hater, mais le journaliste est honnêteté – encore une autre aussi et qu’il repousse une jeune femme munie de plusieurs seins notamment au niveau de la poitrine en lui disant qu’il ne peut plus lui procurer de prestations sexuelles suite à son ressouvenir des normes morales qui lui interdisent de recourir à son sexe âgé pour s’introduire dans le réceptacle de l’amour filial d’un homme qu’il désire peut-être secrètement, en est encore une autre, désolé. Pour toutes ces raisons, et bien plus encore, Un moment d’égarement porte bien son titre – et on lui dit merci*.

*pour ce moment

SH

P.S. Vous êtes de plus en plus nombreux à venir nous retrouver sur notre page facebook et nous vous en remercions. Pour vous en remercier plus, nous vous indiquons de nouveau l’existence de la page facebook en question, qu’il est primordial de liker: https://www.facebook.com/saddamhusserl?fref=ts. Ainsi que notre page twitter: https://twitter.com/saddamhusserl

GUILLAUME NIQUE-LOUPS (notre critique acerbe de Valley of Love)

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Charles Depardieu est gros. C’est un fait que personne, même aujourd’hui, ne songerait à nier. Il fut, certes, un temps où les gens, encore fallacieux, se mentaient publiquement, affirmant à qui voulait bien l’entendre (c’est-à-dire une portion congrue de la population) que le bon vieux Bébert n’avait pas tant pris que ça, qu’il pouvait encore faire du vélo sans écraser les jantes, monter dans un hélicoptère sans l’enfoncer dans le sol, poursuivre une biche et lui conter fleurette. Fi de cette époque, aussi révolue qu’un rat d’égout des années 30, et dont Guillaume Nicloux (le bien-nommé) prend acte dans un geste aussi chaleureux qu’un lancer de braises dans un dortoir d’auberge de jeunesse.

Citation directe de l’adaptation de l’objet « un tourniquet » au cinéma par Jerry Bruckheimer, sortie en 4030, le travelling circulaire autour de l’embonpoint de l’acteur (qui occupe toute la première partie du film) est d’une audace millimétrée. Alors qu’à l’image tout n’est que graisse, gloire et volupté, le texte qui se délite en off fait le récit d’une rupture douloureuse entre un poignet et le bras auquel il appartenait. Ce n’est que plus tard, lors du soliloque de Marie-France Pisier, que l’on comprend que ce bras n’en est pas un, et que cette dislocation du poignet n’est que le fruit des fantasmes de l’homme auquel appartiennent le nombril et les microkystes que l’on observe à loisir: Charles Depardieu, donc.

A quoi bon, diront les eurosceptiques. A quoi bon, diront aussi les fétichistes de la phrase molle. A quoi bon, leur répondrons-nous sans ciller, soulevant chez eux un doute de l’ordre de la stupéfaction interne. Car nous n’irons pas plus loin. Isabelle Huppert, à elle seule, va plus loin, dévalant, bouquetin rupestre, les pentes verticales des plaines du Colorado. Rôle trop court, et mortel s’il en est, il est plus qu’une tentative de mêler free-jumping et method-acting (une technique pourtant décriée par Sean Connery, qui regretta longtemps d’avoir accepté le rôle d’une balle de golf dans un Vine de Serge Modiano). Isabelle Huppert en vol, c’est plus qu’Isabelle Huppert en vol. C’est un oiseau plat qui s’écrase comme un œuf (la poule? personne) et, une fois au sol, se métamorphose en fleur fugace et contusionnée. Plus qu’un vol plané: un film en soi.

Nicloux, bon amant, mauvais traiteur, se contente d’observer l’actrice s’adonner à ses élucubrations gravitationnelles. Son scénario, il l’oublie sans doute un peu, mais nous aussi (qui s’en souciait de toutes façons?) Le scénario, c’est pour les faibles, c’est pour les bandes-annonces. Le vrai cinéma, lui, est pure obscurité: rien de plus cinégénique que le moment où la lumière s’éteint -avant que le film commence – où la lumière s’éteint -à la fin du générique; rien n’est plus cinégénique que le pur noir des cavités insondables de Charles, acteur monde et immonde*, mais surtout assez décevant dans une prestation attendue qui confine au ridicule lors de nombreux moments semi-improvisés. Rencontre.

SH

P.S.: Non, nous n’avons pas de page facebook. Ni de compte Twitter. Mais pour savoir si nous sommes des gens honnêtes, cliquer ici et également sur la lettre « e » du mot « également » (le premier, pas le deuxième). Vous pouvez également cliquer sur ce mot.

*cette boutade nous a été prêtée par Jacques Meurice

Colin Trevorrow, Jurassic World: interview fleuve vérité

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au fond à droite: Coline Serreau

SADDAM HUSSERL: COUCOU

COLIN TREVORROW: C’est vous Time Magazine?

SH: Oui.

CT: Très bien, je vous écoute.

SH: Vous n’avez pas honte?

CT: Si.

SH: On est d’accord.

CT: Oui. Jurassic World est très mauvais. Je l’ai fait pour l’argent.

SH: Vous confirmez?

CT: Oui, oui.

SH (à part): Mdr, ça va buzzer sa race.

CT: Steven Spielberg, que je n’aime pas beaucoup, m’a payé très cher. Comme je rêve de posséder des objets comme des canapés en riz et des téléviseurs en peau de mufle, je n’ai pas hésité une seconde.

SH: Les dinosaures ne vous intéressent pas?

CT: Si, bien sûr. Je suis un grand fan de Jurassic Park.

SH: Mais alors, pourquoi l’avoir souillé avec un film rempli de dinosaures et qui, de surcroît, se passe dans un parc? C’est choquant.

CT: Je sais. Au début, je voulais raconter l’histoire d’un parc à dinosaures avant l’ouverture duquel seraient invités quatre ou cinq spécialistes, dont le premier serait joué par Jeff Goldblum et tous les autres par Laura Dern, et au bout d’une heure un gros dinosaure mangerait un comptable debout contre un urinoir, et à la fin il y aurait un combat de dinosaures. Mais Steven [Spielberg, ndlr] m’a dit que ça ne rapporterait pas assez de pognon.

SH: Quelles relations avez-vous avec Steven Spielberg?

CT: J’aime beaucoup ses vieux films. Tout ce qu’il a fait récemment, je trouve ça nul. En particulier Indiana Jones 4, qui est si bête qu’il en est presque nazi. Steven Spielberg était meilleur quand il était moins vieux. Maintenant, on dirait qu’il essaie de faire des films pour se faire de l’argent, rien d’autre. C’est dommage. Mais je ne vais pas lui jeter la pierre, je suis comme lui!

SH: Avez-vous pensé à vous adresser à des fans de la saga avant de vous mettre au travail?

CT: Oui. Je veux dire, j’aime le film original, mais je n’y connais rien. Je l’ai regardé un nombre incalculable de fois, mais à chaque fois, je m’endormais!

SH: Et donc?

CT: Les fans voulaient voir des dinosaures, un peu des anciens, un peu des nouveaux, ils voulaient des personnages développés et surtout, surtout pas de méta-texte (ils avaient détesté la mise en abyme du premier épisode), ou alors quelque chose d’explicitement intelligent qui leur permettrait de briller en société. Nous avons envisagé de demander des conseil à David Lynch, mais nous nous sommes rendu compte que nous nous ferions du pognon de toutes façons, donc nous avons fait le film sans recourir à quelqu’un d’intelligent.

SH: Nous ne nous sommes pas donné la peine de vérifier, mais il n’y a absolument aucun animatronique dans ce film. Avez-vous fait le choix d’utiliser un maximum d’images par ordinateur?

CT: Non, rien n’a été choisi sur ce film. Nous sommes vraiment tous bêtes. D’ailleurs au début tous les animaux devaient être des robots, parce qu’il n’y a que ça de vrai. Mais après des mois de tentatives pour faire sauter le mosasaure animatronique [une poule, ndlr] hors de l’eau, et constatant que le tyrannosaure était moins crédible quand il était animé par des figurants acrobates népalais sous-payés dans un costume, nous avons choisi de recourir aux ordinateurs. Après cette décision, chaque membre de l’équipe s’est flagellé pendant trois jours et trois nuits avec des fouets lestés de métal spécialement fabriqués pour le film, avec le logo sur le manche.

SH: Vous aviez conscience de trahir l’original en faisant cela?

CT: Bien-sûr.

SH: Parlons des personnages. Pourquoi ne pas les avoir plus développés? On dirait qu’ils ne sont là que pour permettre au public de voir des dinosaures. Pas de dialogue intéressant, aucun trait d’esprit, aucune personnalité… Le héros est banal, l’héroïne est banale, ma vie c’est de la merde…

CT: C’est vrai. Nous avons fait en sorte que les personnages soient tous uniformes, de manière à ce que le public ne les distingue pas. C’est pour cette raison que le patron du parc est joué par un quignon de pain, que l’héroïne est jouée par une actrice porno prise au hasard sur google, le héros par Kévin Kline, et que les enfants sont des jumeaux singes sur lesquels on a mis des prothèses en latex pour les faire ressembler aux enfants du premier film. Nous avons également réengagé le mec qui jouait Nedry pour tenir le rôle des ingénieurs. Eddie Murphy surjoue le sidekick noir de service, et nous avons également engagé quelqu’un de gros pour jouer le méchant.

SH: Sur ce point, vous êtes fidèle à l’original.

CT: Peu importe. Ce qui comptait, c’était que ces personnages n’aient aucun fond et ne soient là que pour attirer des dinosaures. Par exemple, le gros n’a aucune ligne de dialogue intelligible. Toutes ses répliques sont constituées de consonnes et de voyelles assemblées au hasard. Même chose avec le Noir. Tout ce qu’il dit est idiot et dénué d’intérêt, notamment lorsqu’il parle des vélociraptors. A chaque fois, c’est comme si ces personnages ne disaient rien. C’était très important à nos yeux.

SH: Le personnage féminin est le résultat de clichés sexistes assez choquants.

CT: Ouais, j’avoue!!

SH: Pourquoi avoir représenté ce baiser entre un homme et une femme? Pourquoi ne pas avoir fait exactement comme dans le premier film?

CT: C’est mon côté réac. J’adore voir des hommes et des femmes s’embrasser dans de bonnes conditions.

SH: Pourquoi ne pas avoir représenté deux transsexuels, ou un transsexuel et un hétérosexuel, ou un Noir et un Arabe, ou une caricature de Mahomet et un avion, ou trois pancakes et un lapin, ou plusieurs hommes, comme dans L’Inconnu du Lac, de Bernard Guiraudie?

CT: Ce cinéma-là ne m’intéresse pas. Moi, ce que je veux, c’est représenter des hommes et des femmes, et montrer que l’homme arrive toujours à pécho la femme qu’il convoite. Et tant pis pour le militantisme LGBT qui est, depuis le début, l’un des thèmes centraux de la saga. J’espère aussi que mon film a montré que les femmes étaient faibles et stupides, car j’y crois beaucoup.

SH: ??? Vous êtes sérieux là???

CT: Oui, oui. J’ai toujours regretté que le film qui a bercé mon enfance représente une femme forte et indépendante [le Professeur Grandt, ndlr]. Pourquoi le Professeur Malcolm n’arrive-t-il pas à la pécho? C’est un scandale.

SH: Pourquoi ne pas avoir essayé d’insuffler un peu d’âme à votre film?

CT: Vous savez, nous sommes en 2015! Aujourd’hui, tous les blockbusters sont de grosses machines à faire du fric, rien d’autre. Même Mad Max Fury Road, qui est un bon film, a rapporté beaucoup d’argent, étant donc de la merde. Donc moi, je fais un film pour faire du fric, sans émerveillement, sans rien. D’ailleurs, à aucun moment on ne prend de plaisir devant mon film. Ma technique est la suivante: faire de la merde, puis montrer un dinosaure qui rugit à la fin pour que les gens, qui sont tous cons, aient envie de dire à leurs copains d’aller payer leur place parce que c’est chouette de voir des dinosaures rugir.

SH: Vous avez choisi de réemployer la musique de John Williams. Pourquoi?

CT: Là encore, « choisi » est un bien grand mot, compte tenu du fait que je ne suis qu’une marionnette piochée au hasard par les responsables financiers des grands studios hollywoodiens. A la base j’ai une formation de chien d’aveugle, vous savez. Pour la musique, disons que nous avons préféré la solution de facilité la plus absurde et la moins cohérente.

SH: Vous pouvez préciser?

CT: Eh bien, au début, on s’est dit que ce serait peut-être cohérent d’utiliser le thème comme un jingle, au début du film. Mais après coup on s’est dit qu’on s’en foutait. C’était juste plus confortable. D’ailleurs nous avons engagé un mauvais compositeur sans intérêt, connu pour composer des morceaux sans caractère et dont tout le monde se fout. Honnêtement, qui s’intéresse à la musique dans Jurassic World? D’autant que nous nous en servons vraiment au hasard!

SH: Vraiment?

CT: Oui. Beaucoup de choses dans Jurassic World ont été laissées au hasard. On savait juste qu’il fallait qu’il y ait beaucoup de fausses images (il y en a près de cinq fois plus que dans Mad Max 4, réalisé à l’ancienne, ce dont nous sommes très fiers!)

SH: D’accord.

CT: Je hais les dinosaures. Je hais le cinéma. Je veux tout détruire.

SH: Ah à ce point?

CT: Oui. C’est pour ça que tout est faux dans mon film et que les scènes d’actions sont laides. D’ailleurs il n’y a aucune idée de mise en scène, jamais. Tout est filmé à la one again! En fait, je me suis fait un milliard de dollars en cliquant sur play.

SH: Play sur quoi?

CT: Un logiciel magique élaboré par Satan. Vous entrez « pognon + dinosaures + public con » et ça vous sort un film automatiquement. De nombreux films sont réalisés comme ça aujourd’hui. Mégashark vs Crocosaurus (notre référence), Comment j’ai pas mangé mon père, Les Profs 2… c’est la plus grande avancée technologique de l’histoire du cinéma. Plus besoin d’humains! Tout se fait tout seul!

SH: Vous voulez dire que Steven Spielberg…

CT: Est une mouffette? Oui.

SH: #choker

CT: C’est bon, c’est fini?

SH: Oui… Une dernière question. Pensez-vous tourner une suite?

CT: Bien-sûr! J’ai envie d’amasser un max de blé pour m’acheter une piscine à viande et du PQ incrusté de diamants. C’est pour ça qu’il ne se passe rien dans le film. Je tenais à me laisser la possibilité de réaliser exactement le même film dans deux ou trois ans.

SH: Bon, je crois qu’on a fait le tour.

CT: J’ai oublié de préciser que je n’avais absolument aucune opinion sur le rapport de l’homme à la nature, que tout ce que vous voyez dans mon film a déjà été fait ailleurs et en mieux, et que j’ai mis des talons à mon héroïne parce que je pense que les femmes devraient toujours porter des talons.

SH: Ok…

CT: Ah oui et j’aime beaucoup Ségolène Royal.

SH: Hein?

CT: Fais pas le malin.

(Nous avons raccroché).

SH: #choker

Propos recueillis par Skype le 15 juin 2015, dans les studios Universal de Los Angeles.

DIE HARD 5: RETOUR SUR UN FILM SOUS-ESTIME

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un film plus complexe que Jurasic World ou Capote

Die Hard 5 repassait ce soir sur TF1 et a été l’occasion pour l’équipe de saddamhusserl.net d’un énième visionnage. A l’époque, la critique officielle avait descendu le film de William Shatner un peu sèchement en le taxant d’antisémitisme et de multiples contusions cérébrales. A la lumière d’un revisionnage l’esprit reposé, force est de constater que les personnages de cette fresque épique décomplexée sont les plus aboutis que la saga de John McClane nous ait jamais proposée. Démonstration en deux points.

1. Le fils est fort et musclé comme un homme. Il est donc bien caractérisé comme étant de sexe mâle, bien qu’aucune preuve biologique n’en soit apportée à l’image. Ainsi, lorsqu’à la fin du film un hélicoptère le rate, on ne peut qu’y voir une métaphore du cinéma hollywoodien, qui est à lui tout seul un gros hélicoptère qui rate des hommes.

2. Le film ne passe pas le Bechdel Test, mais cela ne veut pas dire qu’il est sexiste. En effet, le personnage féminin de Roty, la fille du méchant, est constituée d’un visage féminin qui aurait très bien convenu à une autre femme. Ce qui signifie clairement que n’importe quelle femme aurait pu tenir le rôle, voire n’importe quel homme. CQFD.

3. Les trois premiers Die Hard, sortis dans les années 70, sont assez mauvais et mal réalisés. Seul le 4e épisode, signé Steven Swinberg, parvient à s’extirper du carcan risible de l’absence d’effets spéciaux numériques. Pourtant, une volonté de bien faire lui nuit. Dans ce cinquième épisode, une humilité à toute épreuve permet à un rotor d’incarner le premier rôle du film, ce qui n’est pas à la portée de n’importe qui, et certainement pas d’Arnold Desplechin ou de Julien Lepers.

A la fin, Bruce Willis chute dans une piscine.

SH

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JURASSIC WORLD, de COLIN TREVORROR: LE PIRE FILM POSSIBLE OUI MADAME

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cette image ne nous aide pas à gagner notre vie

PIGNE

Sorti en 1983, quelques années après la révélation numérique des premiers Terminator, Jurrasic Park avait chamboulé l’espace virtuel au cinéma. Là où le public s’attendait, quelques mois plus tôt, à des mouvances de carton saupoudrées de jazz bluegrass, le film de Steven Spielberg réinventait tout un imaginaire contracté, tout en peau et en pixels. Aujourd’hui cependant, le public est habitué à voir de la peau et des pixels. Colin Trevorrow, réalisateur de ce nouvel opus sur-vitaminé, plutôt que d’éviter le problème, s’en empare de façon grossière et peu bête: il filme de la peau et des pixels (et de l’herbe). Quelle déception par rapport à ce qu’on pouvait attendre (autre chose)!

CINQ RAISONS POUR LESQUELLES COLIN TREVORROW AURAIT MIEUX FAIT DE SE FOULER LE TIBIA

1. Dans Jurasic World, que nous n’avons pas aimé car c’est un mauvais film, les dinosaures ont trop de doutes. A la fois images et de synthèse, ils peinent à nous convaincre qu’ils existent vraiment. C’est là le premier échec de ce film mou et pétainiste: à aucun moment le spectateur ne croit qu’un tyrannosaure dévorera peut-être ses enfants un jour, où que des vélociraptors l’attendent chez lui en costumes de geisha. Nous n’avons sous les yeux que des images, c’est-à-dire un spectacle ridicule et peu crédible. Si seulement Trevorrow avait recouru à des robots, comme dans les trois premiers films, on aurait cru à leur pesanteur comme à leur reptance. Ici, ni l’un ni l’autre: chaque dinosaure est aussi laid que Zoé Saldanha – à commencer par le monosaure, sorte de calmar géant mêlé à un crocodile surgi de nulle part, qui semble aussi petit qu’une moule et aussi lourd qu’un sac de contenu intellectuel puisé dans les commentaires YouTube d’un tutorial sur la vie.

2. Les personnages ne sont pas attachants. Prouesste: Trevorrow réussit à rendre Steve Buscemi antipathique en ne l’évoquant même pas. Quant au héros, Nick Pratt, c’est une sorte de violoniste peu fiable dopé aux astéroïdes, d’ailleurs il a un gros cul. Il bidouille sa moto comme si c’était du couscous et manifeste une attirance sexuelle totalement déplacée à l’égard du personnage féminin, joué par Bryce Dallas Howard, qui a le tort suintant de laisser transparaître la forme de ses seins et de son squelette à travers une robe transphobe et démoulinante. A part quelques passages où elle conduit des véhicules, prononce des verbes, tue des gens par surprise et se tient debout, elle n’est que le faire valoir du membre viril de tous les personnages masculins du film (à commencer par cette scène où elle ne se mutile pas le visage de honte à l’idée d’avoir roulé une pelle à walker texas ranger dans son adolescence).

3. La critique du consumérisme est intéressante, mais peu développable. On aurait aimé voir plus de marques à l’écran. On ne voit que Samsung, Starbucks, Nike, Aspégic et Rantanplan. Abusax. A quoi bon critiquer la société si ce n’est pas pour dénoncer la corruption au sein du département photocopie de chez Eastpack? Par ailleurs, ce film n’aurait pas dû exister du tout pour être cohérent. Il aurait suffi d’en parler, et de faire payer les gens pour venir en parler dans des lieux de type salle de réunion, salle de shoot, salle de ski de fond. Il y a quelque chose de profondément malhonnête au fait qu’un film qui dénonce l’eucharistie catholique se permette d’ingérer des gaufrettes comme une vieille en rut. S’il est si choquant que ça de tourner des suites, alors pourquoi les tourner? Pourquoi ne pas avoir naturellement confié la réalisation du film à Diastème, qui se serait fait un plaisir de ne rien emprunter au film original, qui est meilleur, ayant été réalisé par un vieux dont le méat urinaire commence à poser des problèmes à sa femme (exemple: Clint Eastwood, grand et fort, Amy Adams ou encore la déesse Diane) – ou à Maurane, ou à Claude Piéplu: eux, se foutant intégralement de Jurassic Park, auraient rendu un film qui, au moins, aurait été honnête, et ouvertement mal fait, plutôt que de prétendre réaliser un film de qualité, comme le fait ce Colin Trevorrow qui n’est certainement que l’équivalent en costume de Marina Vatch dans Lady Chatterley – c’est-à-dire un cœlacanthe plutôt coquin mais pas grand chose de plus.

4. Le premier film, parlons-en. Chaque plan de ce Jurasix World y fait référence, et ce dès le titre. Or dès le titre, c’est moins bien, car le mot « Park » a été remplacé par le mot « World », qui est différent – ce qui ne s’était jamais produit dans la saga, sauf dans le deuxième épisode, intitulé The Big World.  De plus, les personnages sont différents et le petit garçon qui tient le rôle de Daniel Auteuil ressemble à Kirsten Dunst après une triple mastectomie. Cette ressemblance ne nous aurait pas gêné si elle avait été au service d’une vraie recherche scénaristique, voire esthétique, voire politico. Au milieu de ce maëlstrom joyeux comme de la meringue, c’est au mieux embarrassant, au pire de très bon goût.

5. Dans le premier film (Jurassic Parc), chaque personnage était développé, ce qui explique qu’enfant, nous ayons pris du plaisir à observer ce film-là plutôt qu’un Kiarostami – dans les films de Kiarostami, comme dans ceux d’Antonionio Pasolini, les personnages sont mal développés. On ne prend aucun plaisir à les voir se faire dévorer par des poules, des gnous, ou des archéornithomimus (pour paraphraser Bryce Dallas Howard, qui joue vraiment comme son père). Dans Jurasic Park les dinosaures n’apparaissaient que dans 41 plans, et mesuraient entre 6 et 21 mètres de haut. Dans Jurasix World, les dinosaures mesurent parfois 54 mètres! On en sort donc déçus et spolié, et lors des nombreuses scènes d’action, on baille aux corneilles. On aurait préféré moins de scènes d’actions, mais plus de dinosaures et plus de scènes d’action. Et moins de dinosaures.

6. Les acteurs sont tous mauvais, sauf l’intégralité du casting, qui est mauvais.

7. La musique est réactionnaire. Rien n’est original, sauf une partie des notes, ce qui est suffisant. Jurassic Worldt est une réussite à tous points de vue, sauf ceux que nous mentionnons depuis tout à l’heure.

8. Puéril et sexuel, Jurascik World rivulte. De plus, toutes les scènes où les personnages ne meurent pas ne servent qu’à annoncer une suite. Un tel mercantilisme dans un monde idéal est à la limite du mercantilisme.

9. On aurait préféré se taper Britney Spears à la place, ou encore Enrico Macias. Au moins, on n’aurait pas été déçu car ils n’auraient pas proposé d’images de synthèse dignes d’un nanar de qualité, ni essayé de nous faire passer un message de type « Libérez Diane Fossey » ou « Remember Liliane Bettencourt ». Un film con est un film con. Qu’un film aussi con que Jurasix World ait la prétention d’être intelligent en fait un film encore plus con qu’il ne l’est. Ce qui est très con. Nous sommes donc déçus et exigeons de Colin Trevorrow qu’il insulte sa famille publiquement et consacre le restant de sa vie à la destruction de toutes les copies de son film honteux.

10. D’ailleurs, à l’instar de l’écrasante majorité des critiques amateurs professionnels, nous savons ce qui aurait été mieux: un autre film mieux, qui aurait été mieux réalisé et moins mal réalisé, avec un scénario plus mieux ficelé et moins mal décevant. Les acteurs auraient été moins plus convaincants qu’Omar Sy qui, en plus d’être raciste (sa chemise est rose bonbon) aurait pu séduire lui aussi un personnage masculin, mais ne bénéficie d’aucun arc narratif à la hauteur de ses attentes. Le film aurait enfin été moins violent, d’ailleurs je n’y emmènerai pas mes enfants qui pourraient être choqués par la violence de l’absence de violence.

11. Steven Spielberg est un mystère. Il tourne des films d’immense qualité avec la main droite, et produit des bouses coquines avec le pied gauche. C’est pourquoi nous formulons l’hypothèse qu’il n’existe pas. Preuve: pas de preuve. Il n’y a aucun vrai dinosaure dans Jurassic Park et trop d’action. Nous sommes vieux et préférons regarder nos propres organes génitaux filmés par une GoPro et projetés en live sur l’écran de la Géode, plutôt que de nous coltiner cette énième dénonciation de l’amour à la fin de laquelle les gens se réunissent au lieu de se téter les yeux.

Vomissements vôtres,

SH

P.S.: Pour nous faire part de votre approbation, c’est très simple, direction https://www.facebook.com/saddamhusserl?fref=ts

P.S. Que les choses soient claires. Qu’un film comme Juraisx World nous donne exactement ce que nous attendions est décevant, car nous aurions aimé quelque chose de plus moins plus nouveau. En revanche, les moments de véritable surprise ne nous ont pas intéressé. La preuve, nous ne nous y sommes pas intéressés. Le premier film était mieux car il était plus moins plus différent et pas pareil de surcroît (exemple: il ne se passait pas les mêmes trucs).

FIN

UN FRANÇAIS DE DIASTÈME: DU BON SWAG BIEN DE CHEZ NOUS

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singulier ou pluriel?

ROCKY POURQUOI

Un Français raconte l’histoire d’une nation à travers le portrait d’un chauve en devenir. Ce biopic en creux de Joe Dassin, auteur de plusieurs chansons consacrées à la victime de l’intégrisme Clément Méric, décédé à Rouen en 1487 après un procès inique, ne se contente pas de filmer des acteurs en train de prétendre incarner des personnages de fiction par le recours à un texte préécrit et du matériel filmique de qualité moyenne: il filme leurs corps – mieux: il les enregistre. Or, qu’est-ce que l’enregistrement d’un corps à une époque où Marine LePen est en passe de dissoudre l’assemblée nationale pour la remplacer par une Fnac antisémite? C’est un geste courageux, brutal et décoiffant – on le disait: l’histoire d’un chauve en devenir.

Frédo, Fréda pour les intimes, est d’abord gros, puis maigre, puis il vend ses tongs. Cette course à la vie, entachée de vêtements qui masquent ses tétons, ses genoux, d’autres parties de son corps, est aussi l’histoire d’un engagement politique qui tourne à vide, véritable escargot Lanvin lancé au fond d’un puits sans fond, et dont la caméra suivrait les circonvolutions occasionnées par la gravité et les différentes forces à l’oeuvre, au ralenti et en un long plan-séquence de huit jours diffusé au théâtre du Châtelet en présence de Fleur Pellerin et de ses deux chattes. Frédo est en effet cet enfant peu gros, nazi, alphabète (il sait lire, compter, mugir) qui s’abandonne à la traction féminine de la Nation (Naissance d’une Nation, de William P. Hopkins, a d’ailleurs 300 ans cette année et ce n’est pas un hasard).

Scandale donc, et oui, que cette censure exercée à  l’encontre de ce film coup de purin, qui devait à l’origine bénéficier d’une avant-première blogueurs à l’UGC Normandie avec deux putes bénévoles par siège, et qui devra se contenter d’une affiche dans les cabinets de dentistes ayant financé le pseudonyme de l’auteur (un diastème désigne l’acte de se voir pousser un doigt dans l’interstice entre les incisives du haut) et tous les abribus de la région Centre. Quant à l’accueil critique, dithyrambique, il aurait pu être meilleur (Daniele Heyman, productrice de Harry Potter à Marianne, s’est plaint de multiples contusions de joie suite aux nombreux plans d’otaries scotchées à des twingos lors de la séquence – bressonnienne ? pas du tout – de l’incendie des deux moufles).

Tout est géant dans Un Français, sauf ce qui l’est peu. Que dire d’Alban Lenoir, indigent dans le rôle des habits portés par Roschdy Zem? S’il se débrouille assez mal dans le rôle du pantalon, il est carrément ridicule dès lors qu’il se prend pour un marcel. C’est regrettable, on aurait pu espérer plus de la part de l’homme qui incarnait H&M dans la tragédie de Dominique Farrugia récompensée aux Césars et entièrement co-écrite par Gaspar Ulliel. Paul Hamy porte un peu mieux son nom, mais pourquoi? Parce qu’il est Français. Sera-t-il doublé par Rupert Friend dans la version canadienne? Pas de réponse de la part du réalisateur, que nous n’avons pas contacté à ce sujet. Dans un pays où le visage et l’édredon ne font qu’un, pour peu qu’on les couse l’un à l’autre sur quelqu’un de consentant, alors, oui, Diastème a réussi son pari: il remporte donc la modique somme de 80€.

SH

P.S.: Toutes nos critiques, peu nombreuses, sont centralisées sur une page facebook, qui est ceci: https://www.facebook.com/saddamhusserl?fref=ts. N’hésitez pas à cliquer puis, l’air dubitatif aidant, à liker. Meric d’avance EUH

Rencontre avec notre lectorat

jeanneVIEILLESSE

Nous avons rencontré Jeanne au cinéma. Rencontre.

Jean-Cool Fart : Bonjour Monsieur, nous effectuons un micro-trottoir pour notre site de critique de cinéma en ligne, saddamhusserl.net. Accepteriez-vous de répondre à quelques questions ?

Homme 1 : Non désolé, je n’ai pas le temps.

JCF : Bonjour Monsieur, nous effectuons un micro-trottoir pour notre site de critique de cinéma en ligne, saddamhusserl.net. Accepteriez-vous de répondre à quelques questions ?

Homme 2b: …

JCF : Bonjour Jeune Fille, nous effectuons un micro-trottoir pour notre site de critique de cinéma en ligne, saddamhusserl.net. Accepteriez-vous de répondre à quelques questions ?

Jeune Fille : *tchip*

JCF : Pff… Bonjour Madame, nous effectuons un micro-trottoir pour notre site de critique de cinéma en ligne, saddamhusserl.net. Accepteriez-vous de répondre à quelques questions ?

Madame : Bien entendu.

JCF : Merci !

Madame : Je vous en prie.

JCF : Alors pour commencer, comment vous appelez-vous, quel âge avez-vous et que faites-vous dans la vie ?

Madame : Je m’appelle Jeanne, j’ai 72 ans et je suis retraitée.

JCF : Très bien. Aimez-vous le cinéma ?

Jeanne : Oui, j’aime ça.

JCF : Regardez-vous des films ou plutôt des séries ? Sur quel support ? Tablette ? Smartphone ? Cinéma (salle) ?

Janou : Je vais plutôt en salle de cinéma, le confort de visionnage me paraît supérieur. Généralement l’écran est plus grand, et le son plus fort. Bien sûr, cela repose sur beaucoup d’a priori. Cependant, à l’aide de ma carte UGC illimité, le coût est, somme toute, modique. Surtout lorsque l’on voit, comme moi, tous les films qui sortent chaque semaine sur nos écrans.

JCF : Ah oui ?

J : Tout à fait. Ca n’a rien d’exceptionnel vous savez. Deux ou trois séances par jour, tout au plus.

JCF : C’est pourtant vrai. Vous fiez-vous aux notes sur allociné pour faire votre choix ?

Djan’ : Pas vraiment. Vous vous souviendrez peut-être que je vais voir strictement tous les films qui sortent, ce qui place de facto votre question hors de propos.

JCF : Oui, je comprends. Mais vous comprendrez aussi que je vous pose toutes les questions du questionnaire. Sinon, on ne s’en sort pas.

J : Faites, jeune femme. A votre âge j’aurais probablement fait la même chose.

JCF : Allez-vous plutôt voir des films : A) français ? B) américains ? C) du monde ?

J : Je dirais réponse A), français. Mais ce n’est pas de mon fait, si vous avez bien compris ma situation.

JCF : Bénéficiez-vous d’une réduction (chômage, moins de 18 ans, star…) ?

K : Je possède la carte UGC illimité.

JCF : Et donc ?

SMS: Eh bien… non, je crois qu’on peut dire que je ne bénéficie d’aucune réduction.

JCF : Êtes-vous titulaire d’une carte de fidélité et/ou d’abonnement (pass Gaumont, carte UGC illimité, etc…) ?

RPR : Oui. La carte UGC illimité. Je l’ai.

JCF : Enfin une question qui nous tient beaucoup à cœur, bien entendu : êtes-vous lectrice de critiques de cinéma ? Si oui, quelles sont vos lectures ? Si non, pourquoi ? Si oui et non, quelles sont vos lectures et pourquoi?

Truffe : Je dois vous avouer que non. Dans le temps, je lisais les critiques de Télérama, mais maintenant je trouve qu’ils écrivent plus petit. Dommage, c’était un bon moyen de se faire une idée des films. Je dois aussi vous avouer que je m’ennuie beaucoup au cinéma. Pour être tout à fait honnête, je n’aime pas beaucoup ça, et en plus les films me semblent tous mauvais. Je préfèrerais faire autre chose de mon temps libre, mais on ne choisit pas toujours.

JCF : Connaissez-vous le site de critique en ligne saddamhusserl.org ?

Jou : Comment vous dites ? jambonauxpruneaux.fr ?

JCF : saddamhusserl.wordpress ?

L23 : Ah oui, bien sûr ! J’avais mal entendu. Oui, je connais. Mais je trouve ça souvent trop pointu. Sans compter qu’ils révèlent la fin des films.

Sauf mention contraire, tous propos recueillis par JCF le 9 juin 2015

P.S.

PKK: Et sinon, vous avez une page facebook?

JCF: Oui bien sûr cliquez ici https://www.facebook.com/saddamhusserl?fref=ts

UPI: Excellent