Notre critique d’un texte intelligent sur le viol chez Tarantino

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absence de légende (motif: sobriété)

Bonjour, ou bonsoir peut-être, qui sait?

Ce soir, c’est de l’intelligence dont nous aimerions faire notre outil avant de nous emparer d’un sujet. Ce sujet, c’est un texte paru sur SLATE, en français ARDOISE, qui désigne à la fois un petit ustensile d’enfant et un mode de tuile.

Il s’agit du texte d’un individu de sexe humain intitulé THOMAS MESSIAS. C’est son vrai nom, oui! Tout comme le vôtre est peut-être PHILEMON NICOBAR ou PITRULE RORO. Lui, c’est THOMAS MESSIAS. Il est le spécialiste du viol et s’intéresse tout particulièrement au fait qu’il est peut-être un violeur sans s’en rendre compte. Cette idée lui semble problématique.

Voici le texte que nous nous proposons de commenter (gratuitement): http://www.slate.fr/story/112509/tarantino-culture-viol

Il importe peu de le lire. En effet, le commentaire que nous nous apprêtons à en faire s’annonce d’ores et déjà plus intéressant (et de pas très loin!).

C’est parti, notre kiki.

  1. « Avertissement: l’article contient un spoiler […] Chacun(e) peut donc lire le texte ci-dessous. »

–> Bon, déjà, on se marre. Un peu de trolling a toujours été le signe d’une intelligence mutable.

D’ailleurs, il n’y a aucun spoiler non plus dans la phrase suivante: en fait dans Sixième Sens Bruce Willis est décédé depuis le début! Nous vous avons menti. Il y en avait un.

2. « la montre protégée avec abnégation par feu le père du jeune garçon, jusqu’à la conserver au chaud dans son rectum »

–> il est rigolo de réécrire des choses idiotes de façon intelligente. Nul besoin de blâmer qui que ce soit, sinon quelqu’un d’innocent. Exemple. Un enfant dit « Nique ta mère! » à un pauvre. Un militaire vigipirate passant par là ne manquera de stipuler dans son procès verbal: « L’enfant a enjoint la personne économiquement inutile d’aller s’accoupler avec son/sa génitrice. » C’est rigolo. Bravo bravo.

3. « à une condition: que Smithers Junior lui prodigue une fellation. » 

–> C’est vraiment très très rigolo. Surtout lorsqu’on sait que le verbe « prodiguer » signifie « donner avec largesse » ou « construire une digue avec professionnalisme ».

4. « un viol. Un mot dont on peut par exemple rappeler la définition française »

–> Pour l’auteur de ce texte, le viol est donc un « mot ». Bien bien bien.

5. «Tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui par violence, contrainte, menace ou surprise»

–> la définition donnée ici par l’auteur ne dit pas qu’il s’agit d’un « mot » (nous citons l’auteur), mais bien d’un « acte de pénétration sexuelle ». L’auteur se contredit violemment (c’est le cas de le dire, hahaha).

6. « Une fascination suspecte »

–> C’est la fascination de l’auteur pour la rationalisation du viol qui est suspecte, si vous souhaitez notre avis. Il y a quelque chose ici de l’excès de zèle qui donne envie d’aller taper « policier gentil aide vieille traverser rue » dans le moteur de recherche d’un site pornographique gratuit et/ou peu cher.

7. « Plusieurs journalistes et blogueurs/ses »

–> ici, l’auteur du texte fait preuve de dignité en soulignant l’existence de blogueurs démunis de pine (ceux du sexe féminin, notamment). Il importe en effet de montrer qu’il est quelqu’un de poli, au sens fort du terme, comme si un singe lui avait lissé le visage. Mais pourquoi alors ne pas avoir stipulé qu’il existait aussi des journalistes sans pine? La mention « journalistes/es et blogueuses/rs » aurait été plus « politiquement correcte », pour citer Mahomet.

8. « sans faire ouvertement l’apologie du viol, le réalisateur a tendance à donner l’air de rien un peu de coolitude à ce qui est, rappelons-le, un crime. »

–> Ici l’auteur accuse Quentin Tarantino de faire l’apologie du viol de façon subreptice, et rappelle à ses lecteurs que le viol est un crime. Les lecteurs auxquels s’adresse cet auteur ne comptent donc pas parmi la frange de la population française qui songe à la dernière une du Monde diplomatique quand il fait pipi, mais sont plutôt des congénitaux un peu dangereux, peu au fait des coutumes non-violentes de notre pays.

9. « dans Kill Bill le sujet est traité avec une relative sobriété »

–> de « mot », le viol est passé à l’état de « sujet ». Bien bien bien. Le traitement du viol avec une relative sobriété vaut-il mieux que le traitement du viol avec une relative ébriété? Que dire? Qu’ajouter? Coupez-moi les jambes et traitez-moi de naine, comme dirait Carlos (le terroriste, pas le gros).

10. « Comprenons-nous bien. Le cinéma a le droit de filmer des actes immoraux, voire même de faire preuve d’une certaine immoralité, mais cela permet-il aux cinéastes de pouvoir aborder n’importe quel sujet sans prendre leurs responsabilités? »

–> Nous allons répondre au nom de l’auteur de ce texte: que le cinéma ait le droit de filmer des actes immoraux NE PERMET PAS aux cinéastes de ne pas prendre leurs responsabilités lorsqu’ils filment des actes immoraux.

Il est FONDAMENTAL de signaler stricto sensu que chaque acte immoral est immoral. Comme dirait Platon, « immoral » n’est pas « amoral », et le cinéma a le droit d’être « immoral » (c’est-à-dire prononcer des gros mots comme « nique » ou « prout ») mais pas « amoral » (comme ne pas respecter l’hindouisme des gens).

11. « Le viol, une problématique pas comme les autres »

–> tout à l’heure le viol était un « mot », puis un « sujet », c’est désormais une « problématique ». Un message à transmettre dans toutes les MJC bien gaulées.

12. « La réalité, c’est que nous avons bien plus de recul face au meurtre que face au viol. »

–> cette phrase nous a fait soudainement déféquer!!

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ENTRAC’TE HYGIENIQUE DONC

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13. « Il ne s’agit pas d’interdire […], ni même de punir systématiquement les personnages de violeurs (ce qui ne reflèterait pas la réalité) »

–> le cinéma doit refléter la réalité, et se doit donc de montrer que des fois, les enfants recrachent leurs brocolis en disant « pute », ou que François Bayrou n’est pas l’homme qu’il aurait voulu être.

14. « il s’agit de faire souffrir un homme ayant sciemment abattu un grand nombre de noirs, qu’il désigne d’ailleurs par un autre mot en n-. »

–> l’auteur de ce texte, décidément très POLI, se refuse à écrire le mot « n-« , que nous nous refuserons à retranscrire également car nous souhaitons être aussi polis que lui. Il a raison. D’ailleurs, Quentin Tarantino est malpoli, au sens fort du terme (c’est-à-dire qu’il n’a pas été bien poli par un singe). Pour vous informer néanmoins du mot dont il s’agit, nous vous proposons néanmoins un poème acrostichiel: « Nouilles Gregory Exceptionnel Routalny Enorabaise ».

15. « Le message de cette séquence, c’est que tout cela n’est pas si grave. Et c’est bigrement dangereux. « 

–> nous nous accordons à dire que le cinéma de Quentin Tarantino est « dangereux« , c’est-à-dire qu’il devrait être interdit par Christine Boutin et que les enfants, les adolescents, les femmes, les moules et les handicapés ne devraient pas y avoir accès.

16. Tarantino « aborde des problématiques graves et lourdes (le nazisme, l’esclavage) »

–> Bravo à THOMAS MESSIAS pour cette belle parenthèse et son recours justiciel et déjanté (quatre étoiles dans Télérama) au nom commun « problématiques ».

17. « s’il n’y avait la problématique du viol, cette séquence de fellation dans la neige serait absolument réjouissante »

–> l’auteur reconnaît que si le viol n’était pas un crime, ce serait quand même réjouissant, ce que Berthe Morisot elle-même n’aurait jamais songé à démentir de son vivant (ni de son mort).

18. « parce qu’on ne viole pas pour châtier (ni pour aucune autre raison, d’ailleurs), la scène donne juste envie de baisser les yeux de honte. »

–> encore une belle parenthèse du maître de la parenthèse problématique qu’a trouvé l’humanité en THOMAS MESSIAS.

19. « cette séquence si rigolote dans laquelle un homme colle son zguègue dans la bouche d’un autre sans son consentement »

–> cette phrase est elle-même rigolote, car elle contient le mot « zgègue » (il y avait un peu plus haut le mot « chibre »: THOMAS MESSIAS ne manque pas d’humour!! Nous paierions cher une place à son one-man-show au grand mépris du risque de mourir décédé dans un lieu grand public de la France en état d’urgence.)

20. « Ce qui est mille fois plus dangereux que le souvenir de têtes qui éclatent ou d’entrejambes pulvérisés par les balles.

Il s’agit de la fin de l’article, concomittant de la nôtre, que nous signerons également THOMAS MESSIAS par solidarité.

THOMAS MESSIAS

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3 commentaires

  1. Uma · janvier 16, 2016

    Quel bonheur ce petit coup d’éponge. J’ai eu beau tirer la chasse après avoir lu Slate, l’odeur ne partait pas, et soudain ça va mieux. Merci.

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  2. lou · janvier 18, 2016

    c’est assez stupide et totalement immature de ridiculiser le texte sans y apporter de réel argument. Je l’ai trouvé juste et bien plus nuancer que ce que vous laissé croire. Je ne crois pas que l’on puisse appeler ça une critique c’est plus un vague troll… dommage.

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  3. Nothing · janvier 22, 2016

    Pourtant il faut un temps où le dénommé Thomas Messias était nettement moins regardant au sujet du viol au cinéma : http://www.ecranlarge.com/films/dossier/927592-10-scenes-de-viol-qui-ont-fait-date

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